
La transition agro-écologique en Afrique de l'Ouest
Il est urgent de changer le système actuel de production et de consommation agricole
à l’échelle mondiale.
Son absence de durabilité a une incidence sociale, économique et environnementale. Les revenus de l’agriculture sont en baisse constante ces 25 dernières années et ne permettent plus aux paysan.ne.s les plus pauvres de s’assurer des revenus réguliers et de couvrir leurs besoins essentiels, entraînant des crises alimentaires récurrentes et des phénomènes migratoires massifs vers les villes. Et les prix agricoles soumis aux règles du commerce international et à une spéculation financière croissante, mais également à des marchés intérieurs inégalitaires, défavorisent les paysan.ne.s et le développement agricole.
L’agriculture et l’élevage sont de plus parmi les principales causes du réchauffement climatique (érosion, pollution, gaz à effet de serre…). Avec l’industrialisation des systèmes de production, la concentration et la massification des systèmes alimentaires ont entraîné une diminution conséquente de la biodiversité mondiale et une moindre diversité du régime alimentaire (facteurs de développement des pandémies liées à la malnutrition, mais aussi d’augmentation du diabète et des maladies cardiaques - par excès comme par défaut - qui menacent l’Afrique subsaharienne dans les 30 ans à venir).
En 2050, l'Afrique sera le continent le plus peuplé au monde et plus de 65% de sa population habitera dans des zones urbaines. Dans le même temps les projections montrent que la population rurale continuera de croître tout en restant en majorité féminine.
C'est pourquoi il est essentiel et urgent de s'attaquer aux défis posés par la nécessaire adaptation de l’agriculture et du monde rural aux enjeux de demain, particulièrement en Afrique de l'Ouest où les niveaux de pauvreté et de malnutrition culminent et où les agriculteur.rice.s subissent de plein fouet ces processus de mutation.
Or l’agriculture et l’élevage sont aussi porteurs de solutions et les organisations paysannes et les paysan.ne.s qui les composent et les structurent ont un rôle clé à jouer dans ce contexte pour créer un avenir plus durable et plus juste.
Ce sont ces organisations, au plus proche des savoirs paysans, qui peuvent obtenir des améliorations concrètes sur le terrain, en fournissant des services aux paysan.ne.s et en soutenant le développement de systèmes alimentaires locaux vertueux, à la fois rémunérateurs pour les producteurs et pouvant répondre à ces défis économiques, sociaux et environnementaux. Ce sont également ces organisations qui peuvent aboutir au changement au niveau national et régional au moyen de leurs actions de plaidoyer et de leur coopération avec les autorités locales et nationales.
Pour trouver ces informations, nous nous sommes inspirés du 2nd Symposium international sur l'agroécologie de 2018 organisé par la FAO, du rapport de Olivier De Schutter, paru en 2014 et présenté en 2011 à la 16ème session du Conseil des Droits Humains des Nations Unies [A/HRC/16/49] : Agroecology and the Right to Food. L'ouvrage TEEB for Agriculture and Food’s Scientific and Economic Foundations - Measuring what matters in agriculture and food system, paru en 2018, est également une de nos sources d'inspiration.